23 septembre 2020

Est-ce que l’écologie prend toute la place dans votre vie ?

Avez-vous parfois l’impression de ne plus penser qu’à l’écologie ? De ne plus réussir à apprécier le reste ? Qu’il n’y a plus grand-chose dans votre tête et/ou dans votre vie à part ça ?

Quand j’ai commencé à écrire mon livre, j’ai eu un moment comme celui-là. Je lisais tellement de contenu sur l’écologie que mon cerveau farci d’informations apocalyptiques n’était plus capable de penser à quoi que ce soit d’autre qu’à la fin de notre civilisation. Et à comment nouer des t-shirts pour fabriquer des éponges tawashi.

À part continuer, je ne savais pas quoi faire de ma peau. J’écoutais des podcasts pendant mes pauses. Je réfléchissais à mon plan sous la douche. Je cherchais comment sauver le monde dans mon lit. Et le week-end, je m’informais encore.

L’impression de s’assécher de l’intérieur

Qu’est-ce que j’aurais pu faire à la place ? À un moment donné, je n’en avais plus aucune idée. Comme si je n’avais plus aucun désir, aucune capacité à éprouver du plaisir. Mes journées se suivaient et se ressemblaient toutes. J’avais l’impression de devenir une zone aride.

Moi, quand je contemplais ce qu’il y avait dans ma tête.

Cette sensation, plusieurs de mes ami·e·s et de mes client·e·s en coaching me l’ont décrite, chacun·e avec leurs mots.

Ce qui revenait tout le temps, c’était l’impression de s’assécher de l’intérieur. De vivre écologie (ou féminisme, ou autre) 24/24, de ne plus être capable de penser à rien d’autre, d’être une grosse tête qui coupée du corps, sans imagination et sans envies. Juste un cerveau en surchauffe, enrobé d’angoisses et de colère.

Est-ce que vous y reconnaissez des périodes de découragement, de déprime, d’épuisement ? Si cette sensation d’assèchement intérieur vous parle, c’est peut-être parce que vous aussi, vous laissez l’écologie prendre toute votre bande passante.

C’est compréhensible, hein. On parle d’un sujet grave, urgent, inquiétant, qu’on aimerait résoudre vite pour recommencer à respirer normalement.

Malheureusement, c’est pas exactement comme ça que ça marche.

Le problème quand l’écologie prend toute la bande passante

Se focaliser sur un seul sujet, y consacrer la quasi-totalité de notre temps (à en parler, réfléchir, chercher des solutions…), ça fait passer notre vie dans une sorte de goulet d’étranglement. Et ça crée plein de problèmes, qu’on ne voit pas venir quand on est fraîchement débarqué·e dans le game. Ou qu’on ne repère pas/plus forcément quand on est enfoncé·e dedans jusqu’au cou.

1. Comprendre et solutionner, autoroute de la répression émotionnelle

Face à un problème ou une situation qui ne nous plaît pas, on a tendance à aussitôt chercher une solution. Et quand une solution n’est pas disponible, on cherche au moins à comprendre le problème. Parce que comprendre, c’est (se donner l’illusion de) maîtriser.

Mais c’est très rare qu’on prenne le temps d’observer vraiment ce que ça fait à l’intérieur de nous, de voir ce problème. En général, soit on change de sujet, soit on se met en mode « vite, une solution », sans passer par la case « au fait, je ressens quoi exactement face à ça ? ».

recherche de solutions écologie
Nous, face à un problème.

Il n’y a aucun mal à chercher des solutions et à agir, bien au contraire. Le problème, c’est de se ruer sur une solution (ou à défaut des explications), n’importe laquelle tant qu’elle coupe court aux émotions qu’on ne veut surtout pas ressentir. C’est un mouvement de l’ego qui cherche à se rassurer face à l’inconfort et à l’inconnu.

Sans surprises, ça génère rarement des solutions et des actions ajustées à nous-même, et à la situation. Parce que la priorité, c’est pas de résoudre le problème, c’est de faire taire une émotion qui a l’outrecuidance de ne pas être agréable. Ça se joue à un niveau inconscient, et c’est comme ça que le système actuel perdure et que le greenwashing prospère : en surfant sur notre recherche vite-vite de solutions… Dans la précipitation, on prend pas le temps de sentir ce qui est juste pour nous, ni de s’interroger si la solution est vraiment adaptée.

Sans parler des effets catastrophiques de la répression émotionnelle, qui nous fait tout garder à l’intérieur… Si vous libérer du poids de vos émotions difficiles intéresse, j’en parle dans mon livre et j’y consacrerai plusieurs billets dans les mois à venir (* excitatiiiion *).

2. Le rétrécissement du champ, quand l’écologie chasse tout le reste

Un autre problème causé par le monopole de l’écologie sur vos pensées, c’est ce que j’appelle le « rétrécissement du champ » : quand toute l’énergie et les pensées se focalisent sur UN sujet… À tel point qu’on ne se sent plus capable de penser à autre chose.

Quand on prend la pleine mesure des problématiques écologiques, on est heureux·se et/ou soulagé·e de fréquenter des gens qui partagent cette conscience et cette sensibilité. On peut avoir l’impression que rien n’a d’importance à côté de ça, que tout est secondaire voire dérisoire… Et petit à petit délaisser tout ce qu’on aime par ailleurs, au nom de l’urgence écologique.

Par exemple, arrêter de lire des romans d’amour parce que « c’est niais et c’est pas avec ça qu’on va sauver la planète ». Ou s’interdire de regarder du sport à la télé parce que « ça sert à rien et ça pollue ».

Alors que lire des romans d’amour / regarder du sport / [insérez ici un truc que vous aimez mais que vous avez relégué au placard parce que pas écolo-compatible] nous met des étoiles dans les yeux, nous inspire, et nous donne l’énergie et l’envie d’accomplir des trucs de fou.

Renier tous ses plaisir, toutes ses passions pour l’écologie, c’est la recette parfaite… De la dépression. Ou du pétage de plombs.

burn-out écolo
Ça donne un truc dans ce genre là.

La privation, la contrainte, la frustration n’ont jamais été les bases d’un changement durable, et ne le seront jamais. La déprime généralisée non plus, d’ailleurs.

Ce qui nous donne l’énergie de changer les choses, c’est le désir. Des motivations profondes, positives ; une envie de construire quelque chose qui nous fait friser les moustaches rien que d’y penser. Certainement pas la peur ou le désespoir…

Et ça ne peut tenir sur la durée qu’en prenant soin de soi, pas en coupant ce qui nous fait du bien au nom du « combat ».

Répression émotionnelle et rétrécissement du champ poussés à l’extrême, c’est le burn-out assuré. Si la perspective d’un craquage ne vous enchante pas, je vous invite à renouer avec des activités, des fréquentations, des sources d’inspiration qui vous font du bien et vous nourrissent. Même si c’est pas étiqueté écolo. Même si « ça ne sert à rien ».

Vous n’êtes pas une fourchette. Vous n’avez pas besoin d’être utile ou productif pour avoir le droit d’exister.

3. Au niveau collectif, uniformisation de la pensée et rétrécissement des imaginaires

Quand on vire mono-sujet ou mono-univers, il n’y a pas qu’à l’intérieur que ça s’assèche, que ça surchauffe, que ça tourne en rond, que ça s’épuise. Au niveau collectif et sociétal, ce rétrécissement du champ aussi pose problème.

Quand on s’enferme dans un sujet / milieu / domaine, l’imaginaire s’atrophie : à force d’être 100% dans le mental, et de puiser toujours à la même source, on est de moins en moins créatifs. On a plus de difficultés à penser hors du cadre, réinventer nos modèles et questionner les évidences.

La pensée s’uniformise et tourne en rond : vous n’avez pas l’impression de toujours lire la même chose, qu’on vous propose toujours les mêmes solutions ? Plus ça va, plus les récits écolos se ressemblent. Or on ne peut pas tous se retrouver dans le même discours ni dans le même mode de vie : c’est impossible. Nous avons besoin d’une société diverse, d’un très large éventail de solutions, d’individualités qui s’expriment et font ce qu’elles font de mieux…

Pour rappel, la créativité, c’est notre capacité à imaginer / concevoir / construire quelque chose de nouveau. Et cette nouveauté, elle se situe souvent dans les ponts et les croisements entre domaines ou idées que personne n’avait pensé à mettre ensemble. Comment peut-on espérer créer et innover, si tout le monde se range dans la même case aux frontières bien délimitées ?

Ce qui me nourrit : je vous partage mes sources d’inspiration

Si cet article vous paraît un peu abstrait, je vous partage pour finir quelques personnes, activités ou univers qui me nourrissent et m’inspirent au quotidien :

  • Anne with an E : L’héroïne, Anne, est une jeune orpheline intrépide, passionnée, avec un imaginaire débordant, une empathie surdéveloppée et un sens profond de la justice. Dans la petite ville canadienne où elle débarque, elle bouscule les mentalités étriquées et tient bon quand elles se mettent en travers de ses rêves. Regarder cette série me redonne du courage quand je suis tentée de faire en fonction de l’opinion des autres, ou de privilégier le confort/le connu plutôt que ce que je veux vraiment.
  • Le trail : sport que je pratique depuis 4 ans, le trail me rapproche de la nature, me plonge dans des états parfois d’euphorie, parfois quasi méditatifs, me permet d’éprouver ma résistance et ma force… En plus de m’emmener dans des paysages incroyables.
  • Chris Martin : ce que j’aime chez Colpday (en dehors de la musique), c’est l’inépuisable créativité de son leader, sa malice, son enthousiasme, son énergie. Chris Martin a toujours cru en sa capacité à mener l’un des plus grands groupes de musique au monde. Une vraie leçon de foi inébranlable sur pattes.
  • Arcade Fire : mon groupe préféré de tous les temps. Sur scène, c’est une explosion d’énergie, avec souvent plus de 10 musiciens, pour la plupart multi-instrumentistes. Leur musique croise toutes sortes d’influences, c’est un univers à part, créatif et mystérieux.
  • Dessiner / danser / chanter… : me plonger dans une activité artistique met mon cerveau gauche au repos (celui du raisonnement et de la logique), m’amuse, me détend et stimule ma créativité et mon intuition. Lorsque l’art disparaît de ma vie, les effets se font vite sentir : je me sens lasse, sèche, vide…
  • Mike Horn : j’adore la malice de ce mec, son courage et son côté cash, brut de décoffrage. Voir tout ce qu’il a fait dans sa vie me donne encore plus envie de sortir de ma zone de confort et de faire ce qui me tient à cœur.

J’en ai des tas d’autres en tête, dans l’art, le sport, la science, ou dans mon entourage.

Tout peut devenir une source d’inspiration et vous nourrir, si vous choisissez d’observer ce qui vous fait du bien, et d’y consacrer du temps…

Et les vôtres ? Je suis curieuse de savoir ce qui vous nourrit : partagez vos sources d’inspiration dans les commentaires !


on ne sauvera pas le monde avec des pailles en bambou

On ne sauvera pas le monde avec des pailles en bambou, mon livre, sortira le 13 octobre en librairie 😱 😃 🥳 !

J’y ai mêlé mes différents univers et sources d’inspiration, pour vous proposer une approche différente de l’écologie… Qui commence – à mon sens – par soi.

Vous pouvez d’ores et déjà le pré-commander sur le site de la FNAC, ou chez votre libraire préféré.

Image à la une : Romain V – Unsplash

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20 Commentaires
  1. Vaz Tournier Lise

    Se dépouiller ne peut pas être un but en soi, pas plus que l’accumulation, même si cette dernière leurre bien plus de monde.
    Je n’aime pas lire sur un écran mais je suis revenue au blog d’Anaëlle qui me correspond profondément.
    Plus « écolo » année après année et décennie après décennie, j’ai trouvé un mode de vie qui me convient bien, la simplicité, mais cela ne résout en effet pas mon angoisse.
    J’ai commencé à militer, mais le résultat des votations (suisses), à présent, m’affecte encore plus que lorsque je me tenais éloignée de la politique.
    Je voudrais me détacher de ce désir de sauver le monde, et trouver la sérénité. Une piste est certainement de revenir à soi, et les lecteurs d’Anaëlle en parlent aussi: m’écouter (aussi longtemps que nécessaire), profiter de mes proches, rire (c’est trop rare), vivre sans arrière-pensée (écolo), sans jugement, profiter de la beauté, y compris l’art comme Anaëlle le mentionne.
    Renoncer, ce n’est pas seulement moins acheter, mais cela pourrait aussi être moins « vouloir ».
    Si je souhaite le bien de tous les être vivants, je devrais éviter d’en persécuter un(e) surtout quand c’est moi !
    À vous tous qui lisez ce blog et partagez un peu mes préoccupations, merci d’exister.

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  2. margaux

    Bonjour Anaelle,
    On peut ressentir l’aide que vous souhaitez apporter et ça marche ! Merci de faire redescendre la pression, on fait tous de notre mieux, à notre échelle et à notre rythme.
    Souvent pousser à faire plus… à se privé pour être en cohérence avec nos principes, jusqu’au moment ou notre tête craque.
    Merci encore

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  3. laurence

    Merci Anaëlle pour cet article. Tu mets des mots sur ce que je vivais ces derniers mois et franchement, ça soulage de comprendre et de voir que je ne suis pas seule. ça vaut une séance de psy, d’avoir un éclairage comme celui là, sur ce que l’on vit !! (lol)
    En effet, J’ai lu des dizaines d’articles, écouté des documentaires, films, podcast pour m’informer, comprendre… jusqu’à saturer mon cerveau et déprimer totalement…
    Et puis, Je me suis rendu compte que je n’avais plus de gout, d’envie comme avant, en énergie basse totale…presque en autorestriction finalement…donc grosse déprime…
    J’ai alors coupé mon accès à l’information, (web, réseaux sociaux) pour me retrouver, moi, déjà… Aujourd’hui, j’ai libéré 2/3 de mon cerveau déprimé pour retrouver l’énergie, la joie de vivre que j’avais avant. Enfin presque….parce covid, masque, distance etc…. il manque de retrouver une vrai vie sociale…
    Enfin, J’ai déjà bien évolué dans mon quotidien ( moins de conso, plus responsable, moins de déchets etc…) je cogite des actions en « mode collectif » mais à suivre…
    Bref, merci encore pour tout ce que tu partages. Je suis curieuse de découvrir ton livre. ça ne serait tarder ! Au plaisir de lire tes prochains articles aussi.

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    • Anaelle

      Aha, je suis coach, c’est pas si loin de psy :-p Bravo pour ce réflexe salutaire, ce n’est pas donné à tout le monde de réagir aussi vite pour pas s’enfoncer dans le trou.

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  4. Sophie

    Quelle prise de recul, de hauteur et quelle ouverture !
    Je suis complètement en phase Anaëlle. Ça me fait un bien fou de te voir prendre ce positionnement. Je le cherchais sans le trouver. Un mélange de courage pour affronter la réalité et d’envie d’une autre approche.
    Ce qui me ressource :
    – mes filles et mon amoureux, on ne fera pas l’économie de l’amour dans cette histoire
    – me reconnecter à moi, évoluer, me sentir grandir et devenir plus forte
    -passer du temps seule
    – mes amis, mes copines, mes potes et les moments de partage, de rire, d’échanges, lorsqu’ils sont légers, riches, intenses. Ma famille, pas facile tout les jours, mais je ne sais qu’avancer groupés
    – être dehors, en contact avec la nature. Marcher, courir, faire du vélo, dormir sous une tente, jardiner, regarder la mer, dévaler un torrent
    – découvrir, découvrir, lire 3 bouquins en même temps, un roman, un autre sur le management et une BD ! Nourrir ma réflexions d’infos hétéroclites.
    – La musique. Les chansons qui dégagent une énergie qui dépote (sous les pavés la plage d’Izia pour la dernière!), ou celles qui m’apaisent, comme un résonance à mes émotions.

    Hâte de lire ton livre 😉
    Grand respect pour ce que tu réalises

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    • Anaelle

      Aaaaaah Izia ! Moi aussi elle me donne de l’énergie 🙂 Merci Sophie pour ton retour, c’est très touchant de se sentir en phase.

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  5. Jonathan

    Bonjour Anaelle,

    Je te remercie infiniment pour cet article, qui tombe à pic pour moi. Cela fait deux ans que je me focalise sur l’écologie, j’ai adopté énormément de comportements éco-responsables, mais j’ai atteint un point d’équilibre, c’est-à-dire qu’en faire plus me nuira. Je n’utilise aucun transport, ni en commun, ni personnel ; les 2/3 de mes repas sont végétaliens ; j’ai fait le tri pendant très longtemps ; les seuls biens que j’achète sont la nourriture et les produits d’hygiène, et je n’achète que 5 ou 6 objets par an, vêtements inclus, lorsque j’en ai besoin. Mais je ne peux pas faire plus que ce que je fais déjà, parce que mes finances ne me le permettent pas (l’ironie de cette transition est qu’elle coûte cher, alors que ça ne devrait pas être le cas, notamment au niveau alimentaire) et aussi parce que je dois me focaliser sur mes études…
    Je vois de plus en plus de personnes qui parlent de cet aspect de la transition écologique : le moment où on ne peut pas faire plus, parce qu’on atteint un point d’équilibre qui peut être facilement rompu, et parce que c’est décourageant de voir que malgré notre bonne volonté, des entreprises continuent leur activité, et certains pays leurs abus…
    Alors je retourne à mes passions d’antan, à ce qui me faisait vibrer avant que je ne sois obsédé h24 par ce que je pouvais faire pour changer le monde.

    Merci 🙂

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    • Anaelle

      Merci pour ce témoignage plein de réalisme et de sagesse !

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  6. Caroline Vincent

    Bonjour je découvre ce blog (et vais sans doute y passer du temps!) Depuis quelques temps je me retrouve soit à déprimer (en voyant les dégâts et le peu d’avancées concrètes ou parce que je n’en fais pas assez pour faire changer les choses) , soit -quand je m’autorise à »profiter », faire un truc moins écolo mais qui me fait plaisir- à culpabiliser. Du coup je ne suis jamais bien et c’est très pénible comme état ! Merci d’avoir un discours moins moralisateur… Cela va peut être m’aider à me réconcilier avec moi même et les autres

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  7. Caroline

    Tout cela sonne très juste, et ce n’est pas mon état d’esprit du moment: sans doute suis-je dans une phase ascensionnelle où je passe du niveau individuel au niveau collectif (?) J’essaie pour l’instant de rester en cohérence entre mes efforts individuels/familiaux et la volonté d’aider à atteindre une masse critique, tant parmi les amis que parmi les collègues (via la responsabilité sociétale de mon employeur) ou encore les voisins du quartier. En gros, je fais ce que je peux, sans trop de catastrophisme, et si je m’écarte de temps en temps de ce qu’il « faudrait » faire, ce n’est pas grave non plus. Les activités artistiques sont certainement un bon contrepoint pour ne pas devenir monomaniaque, et les concerts me manquent beaucoup dans ce sens. Un compagnon au sens critique aiguisé, et de manière plus générale, la recherche de perspectives différentes, voire divergentes, aide aussi à relativiser. Et puis, en effet, rester à l’écoute de son corps, de ce qu’il nous fait passer comme message via les émotions, un vrai détecteur d’incohérence et de malaise. Et quand je tourne en rond, la marche et le chant du merle finissent souvent par me remettre en joie 🙂

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    • Anaelle

      Merci pour ce partage Caroline !

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  8. Hélène

    Bonjour et merci pour cet article. Je culpabilise déjà moins de regarder Netflix tous les soirs…
    Sinon, perso, l’écologie m’a ouvert à d’autres univers. Depuis un peu plus d’un an, je m’essai au jardinage en respectant au mieux les principe de la permaculture. J’avance à mon rythme et apprends énormément. Les insectes, les plantes médicinales, la nature des sols, la gestion de l’eau sur terre et dans les sols…. c’est très riche et à même guéri ma peur des petites bêtes et ma phobie des araignées.
    Plus récemment j’ai découvert le yoga.
    Je pense en faite que les domaines d’applications de l’écologie sont très riche.

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  9. Victoria Villain

    C’est exactement ce sentiment que j’ai eu en lisant le livre « Il est où, le bonheur ? » de Ruffin. J’ai arrêté ma lecture à la moitié du livre parce que trop anxiogène ! C’était une liste noire de toutes ces initiatives anti-écolos, des actions des lobbies anti-verts… J’avais l’impression d’étouffer… Il faut aussi savoir prendre du recul et agir au quotidien à son echelle 🙂

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    • Anaelle

      Savoir couper quand c’est trop, c’est un bon réflexe 🙂

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  10. Sandra

    Tellement Merci de décrire exactement ce que je ressens en moi depuis bien longtemps. C’est la première fois que des mots sont si justement posés sur mon mal-être. Toute pensée, toute action quotidienne est désormais posée en regard du drame environnemental. Je suis malheureusement très pessimiste quant à l’issue mais je persévère au détriment de ma santé qui se dégrade continuellement. Je ne sais plus quoi faire pour m’en sortir. Je m’isole toujours un peu plus de cette humanité devenue folle. Mes deux enfants adolescents sont ma seule raison de ne pas lâcher.
    Merci pour les merveilleux partages sur le blog.

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    • Anaelle

      Une bonne question à te poser, c’est : qu’est-ce que j’aime faire et qui me détend, m’inspire et/ou me nourrit, sans y inviter la crise écologique ?

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  11. Chloé

    Oh punaise comme ça fait du bien de lire ce genre de choses,merci!
    En ce moment j’essaie de sortir du combo colère+angoisse+culpabilité par rapport à l’état général du monde.Je me rends compte que je mouline à vide,que tout me heurte et que je suis perpétuellement en colère.Les trucs du quotidien deviennent sujet à des dilemmes du style « oui mais en fait ça c’est pas bon pour la planète donc je fais quoi à la place? »:j’ai déjà mis des choses en place mais en fait je ne peux pas tout faire,il y a aussi une question de moyens financiers dans l’histoire qui fait qu’à un moment fatalement ça bloque.
    Je me suis aussi rendu compte que la répétition sur les réseaux des mêmes discours sur l’écologie m’angoissait à bloc et en même temps n’était pas très ouvert: du type il faut faire comme ça la maintenant tout de suite et demerde toi.J’ai besoin de quelque chose de plus ouvert et sortir des cases et schémas de pensées traditionnels: tout est lié, et il me semble vain de traiter de l’écologie en ne parlant pas d’éducation, de sensibilisation, d’égalité de traitement et de tout un tas d’autres paramètres.Donc du coup quand je lis ton article comme ceux de et pourquoi pas Coline, ça me donne une grosse bouffée d’oxygène parce que c’est un mode de pensée plus ouvert,moins figé et ça ça fait beaucoup de bien et ça m’inspire,donc MERCIIIII!!!!
    L’idée ,en tout cas pour moi, c’est vraiment d’appuyer sur le bouton pause de temps en temps pour arrêter d’être dans cette colère et cette espèce de pensée négative qui en plus ne me ressemble vraiment pas:ça passe par des moments partagés avec ma famille,mes amis, un shoot d’océan les pieds dans le sable ou dans les rochers, découvrir de nouvelles choses,lire, écouter de la musique et bim ça rebooste et permet d’être plus à même de trouver de nouvelles façons d’agir.
    C’était un petit peu long ce message, désolée et encore une fois merci pour tout ce que tu partages

    Réponse
    • Anaelle

      Merci à toi pour ce partage qui vient du cœur, je suis heureuse que des mots que je pose puissent aider des lecteurs <3

      Réponse
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