19 novembre 2021

Quitter Facebook ? L’idée fait son chemin…

J’ai regardé la vidéo où Mark Zuckerberg présente le projet Metaverse, et j’ai eu envie de pleurer. « L’internet du futur » qu’ils sont en train de construire ? Un monde où tu peux fuir ta vie de merde en enfilant des lunettes de réalité augmentée. Toujours plus de connexion digitale pour toujours plus de déconnexion du réel, du vivant qui meurt, des injustices criantes, de nos libertés grignotées, des liens qui se délitent, du manque de sens, la solitude et l’impuissance qui nous trouent le cœur.

Ce Metaverse, c’est l’incarnation parfaite de la fuite en avant technologique, aveugle et sourde à tous les signaux d’alarme d’une planète en surchauffe, d’une société au bord de la rupture. Un fantasme d’enfant blessé devenu tout-puissant, un cauchemar qui se construit dans la réalité.

Je peux juste pas croire qu’on va vers ça : à un moment on va dire stop, arrêtez de vous foutre de notre gueule.

Non ?

J’ai déjà quitté Instagram et fortement réduit mon usage des autres réseaux sociaux : j’en parlais dans l’article Comment j’ai considérablement limité mon temps d’écran. Depuis, sans surprise j’ai replongé… Et recommencé à me questionner.

L’idée de quitter Facebook m’a beaucoup titillée cet été, alors que je lisais les articles de La Relève et La Peste sur la surveillance de masse, la censure des médias indépendants et les mesures liberticides qui s’enchaînent, masquées par des prétextes sanitaires ou sécuritaires difficiles à contester. Ce qui se met en place de manière rampante, insidieuse, c’est un contrôle de la population généralisé… Et banalisé. Pas grave, on pourra oublier tout ça dans le Metaverse…

En toute transparence, je suis tiraillée. J’arrive à un stade où les inconvénients d’être sur Facebook pèsent plus lourd que les avantages, où je n’ai plus envie de cautionner ce qui se met en place… Et pourtant je n’ai pas envie de renoncer à certains liens que j’ai créé et que j’entretiens par ce biais.

J’ai besoin de temps loin des réseaux pour faire le tri. Sentir ce qui est juste pour moi : une relation distante ou un largage en règle.

Depuis 2008, je vis avec Facebook en bruit de fond, prêt à meubler mon ennui, combler ma solitude, distraire ma tristesse ou ma colère. Je me demande ce qu’il y a, sans cette possibilité de tout noyer dans un fil d’actualité.

Je vais donc couper ce réseau au moins une semaine, à compter de lundi. Peut-être plus, on verra. Le temps nécessaire pour réapprendre à vivre sans, et faire le tri.

Je sais qu’on est beaucoup à se poser ce genre de questions, hésiter à partir. J’aime bien l’idée qu’on s’entraide et qu’on partage là-dessus. Mais well, je vais pas créer un groupe Facebook « une semaine sans Facebook »… Ce serait un peu con.

En revanche, je partagerais ici mon expérience et mes réflexions. À mon rythme.

J’ai plus envie de me battre ou de ruser pour attirer ton attention, ni de rajouter du bruit dans ton fil d’actualité.

J’ai envie d’écrire à des gens qui sont heureux de me lire, qui l’ont choisi, qui savourent mes messages en les ouvrant au bon moment pour eux.

Le blog et la newsletter ont toujours été mes outils favoris : plus slow, plus intimes, plus personnalisés. Alors pour continuer de me suivre et recevoir mes partages sur cette fifolle expérience de couper Facebook, tu peux t’inscrire à la newsletter.

À suivre…

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22 Commentaires
  1. Fanny

    Ho comme je te comprends, parfois je n’ai qu’une envie : simplifier tout ce bordel, supprimer mon compte Pinterest, n’avoir plus qu’une seule boite mail pour TOUT, y accorder peu de temps et surtout, virer Facebook ou le garder juste pour le contact avec des gens qui sont loin (messenger me suffirait) car ce réseau ne sert à rien, bug constamment et au niveau de mon activité ne m’a jamais rapporté aucun client. Pourtant il ya toujours l’addiction ou la peur de « disparaitre » ou de manque quelque chose + le sentiment d’être à contre-courant de mon entourage.

    Et pourtant, mon intuition me souffle que la liberté se trouve dans une newsletter et un podcast où je pourrais pérorer à souhait et où le contenu m’appartiendrait. (Je garde aussi Insta que j’aime bien mais avec qui j’entretiens une liaison complexe).

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    • Anaelle

      J’en étais à peu près au même point quand j’ai décidé de faire un break d’une semaine. Ça m’a permis de voir que beaucoup de mes peurs étaient finalement infondées.

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  2. Fourniaudou Laurie

    J’ai voulu arrêter Facebook il y a quelques mois. J’avais tenu 2 semaines presque 3 il me semble. Le problème, c’est que j’ai dû m’y remettre car d’un point de vue professionnel, c’était nécessaire (je suis rédactrice web). Mais je me suis instaurée une limite : pas plus de 10 minutes par jour en dehors du travail.

    Sur le long terme, j’aimerais vivre exclusivement de mes propres blogs. Je suis du même avis : le blog est plus intimiste et personnalisé. Je pense donc que ma présence sur facebook sera beaucoup moins importante. Qu’on le veuille ou non, je pense que trop de réseaux sociaux (et trop de temps passé dessus) nous pollue l’esprit.

    Je vais me lancer un challenge : transformer le temps (inutile) que je passe sur facebook en moments lecture. Je pense que cela sera beaucoup plus productif et intéressant pour moi, ma tête et mes yeux ! 🙂

    Super article en tout cas ! 🙂

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    • Anaelle

      Si tu parviens à maintenir ton usage à 10 minutes / jour max, c’est déjà énorme !

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  3. Hélène

    le soucis avec FB c’est que pour être visible et se faire connaitre ça marche drolement bien… donc mon excuse est qu’il m’est trés utile pour ma page pro et garder du lien avec mes clients… et j’avoue que j’aime leur faire partager ce qu’il se passe sur ma ferme de temps en temps… MAIS c’est vraiment trés chronophage… alors pour moi la question serait plutôt, comment doser cette utilisation…
    Merci pour ces réfléxions bien utiles et belle semaine sans FB !

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    • Anaelle

      Tu peux te fixer une durée limite par jour ou par semaine, des horaires fixes d’utilisation… Bref, ce qui va t’aider à circonscrire ton usage de Facebook.

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  4. Irène de mon agenda bien-être

    Bonjour Anaelle, ton questionnement fait écho avec le mien. Les RS sont effectivement à double face, comme janus, il y a une face qui nous dérange et une face qui nous attire. M’étant rendue compte que je devenais addict à mon téléphone et au RS avec cela une accentuation de pensées qui se disperse, une facilité à être stimulée, captée bref le cerveau en ébullition . je me suis alors dit : « Irène, la raréfaction n’a-t-elle pas du bon ? Ne peux-tu pas te sevrer gentiment des RS comme tu l’as fait pour le sucre ? Et regarde tu es beaucoup mieux depuis !! »
    Suite à ce questionnement et n’étant pas partisane du « tout ou rien » je me suis dit tu vas faire la méthode des 5w! Tu te demandes 5 fois why ( pourquoi) tu as besoin d’être sur les RS …. et donc…la réponse a été : car à présent que je ne travaille plus en pharma, je ne sais plus si j’ai de la valeur . Et qu’avec le lancement d’une activité « on Line » la valeur passe par la visibilité sur les RS … ou pas ? En bref je le dis que je vais me rapprocher de structure « physique » pour le reancrer . Merci ton mail m’a fait avancer

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    • Anaelle

      Super idée, les 5 pourquoi. On remonte rapidement aux causes racines qui permettent de se poser les bonnes questions. Les entreprises se développaient avant l’existence des réseaux sociaux : on nous a tellement matraqué·es avec le fait qu’ils étaient indispensables qu’on a tendance à l’oublier. Oui, c’est un canal qui peut être utilisé pour se faire connaître, mais il n’est absolument pas indispensable. Je pose souvent la question aux personnes que j’accompagne : combien de client·es viennent réellement des réseaux sociaux ? Souvent très peu…

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  5. Martine DARDENNE

    C’est très courageux, bravo ! Bon, je partage sur Facebook pour voir les réactions 😉

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  6. Catherine

    Bonsoir Anaelle,

    Ton billet du jour m’incite à t’apporter mon témoignage .
    Cela fait quelques années que je suis tes billets et ta prose est une source d’inspiration. Le ton est toujours juste et tes propos éclairés et pertinents pour qui veut avancer dans sa recherche de ralentir, modérer et respecter notre environnement.
    Lorsque tu as créé un groupe Facebook je me suis inscrite mais j’étais déjà en dé-consommation de ce réseau et je n’ai donc jamais participé.
    Depuis longtemps je trouve que les réseaux devraient se nommer asociaux et non l’inverse et si par le passé je me suis désinscrite une fois du réseau pendant 4 ans, au tout début de cette an;de j’ai pris une bonne distance du réseau avec pour promesse de ne plus participer, ni like, ni commentaires …
    J’avoue qu’une fois qu’on a perdu l’habitude de lorgner ce qui s’y passe ou de guetter une réponse à un post, c’est la liberté retrouvée!
    Si je me connecte parfois, je ne reste pas longtemps, j’ai même dérogé à ma promesse depuis janvier et ai dû liker 2/3 fois et ai partagé une info « locale » qui était importante à mes yeux. Bref au regard du réseau quelques gouttes.
    Et pour alimenter ta réflexion je te recommande « L’enfer numérique, voyage au bout d’un like » qui est édifiant, j’avoue qu’il me convainc du choix que j’ai fait de sobriété dans l’usage des réseaux.

    Je te rejoins dans l’idée que le blog et la niouzeletteure sont de bons outils pour communiquer car ils ont l’avantage de l’indépendance.

    Au plaisir de te lire.

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    • Anaelle

      Je confirme, je viens de passer une semaine sans rien poster et sans attendre la moindre réaction en retour… Quelle liberté et légèreté retrouvées !

      J’ai déjà interviewé Guillaume Pitron sur les métaux rares, c’est très intéressant… Et un peu désespérant aussi. Je n’ai pas encore lu son nouveau livre mais sa sortie n’y est pas pour rien dans ma décision de prendre mes distances avec Facebook. Merci pour la recommandation !

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  7. Anouck

    Faute de place sur mon téléphone, il y a 2 mois, j’ai désinstallé Facebook.
    J’y vais donc seulement depuis l’ordi une fois tous les 3 jours.
    Et bien c’est top! je consulte quelques messages, vais voir les nouvelles photos postées par mes copines et puis c’est tout!
    Dur pour moi d’arrêter net, mais c’est un bon compromis et je n’y perds plus des heures.

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    • Anaelle

      Tant que cet équilibre te convient, tout va bien 🙂

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  8. Olivier

    La fin des choses résonne encore dans ma tête et cet événement n’en est qu’une illustration. Comme je te comprends, c’était écrit et tu l’avais écrit, entre les lignes. Bien entendu, je suis un peu triste, moi qui ne t’ai découvert que sur le tard, mais j’ai les mêmes interrogations et le même recul, donc je te comprendstrèsbien. Je te lirai donc toujours avec plaisir, je commence d’ailleurs à écrire moi-même et je crois bien que j’aime ça ! Il y a dans l’écriture une forme d’humilité mais aussi d’exigence qui me convient bien et je les retrouve à mon tour en lisant tes articles, à moins que ce ne soit l’inverse :-).
    Dans l’impatience de te lire, je te souhaite une journée surprenante !

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    • Anaelle

      Oui, la slow écriture me convient mieux que la « fast life » des réseaux sociaux. Chouette si tu te mets à écrire aussi !

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  9. T. Dion

    À quand le livre écrit de ta plume ? Peu importe le sujet, je suis déjà fan 🙂

    À moins que ce livre existe déjà ?

    T.

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  10. bigeard patrick

    Merci Anaelle pour cet échange d’information vivante…!
    Concernant FB, je suis dans une semblable problématique. J’ai pris des décisions (non validées) de tout supprimer. Encore « besoin » de messenger… et puis, surtout, le matin au p’tit dèj’, tel un(e) commére, je vais écouter et voir ce qu’il se passe chez les « amis ». Besoin « d’activité sociale » auprès de mes semblables, ben voui…
    Par contre, je ne partage plus rien depuis début août. avec 474 « amis » pastellistes pour la plupart, j’éprouve un ras la casquette de les voir presque tous masqués, piquousés pour toujours vouloir exposer, où donner des cours (ce que je ne fais plus depuis presque un an: je ne suis pas injecté OGM alors me suis fais éjecté des lieux où j’animais stages et cours…).
    Je m’intéresse plus à ce qui arrive mondialement à l’humanité, entre ces forces de l’ombre (très « bas astral ») et les patriotes, ou l’alliance humaine, bref les zéclairés…
    Nous sommes dans un très sombre tunnel, mais la lumière devient de mieux en mieux visible au bout de ce tunnel§.
    Bien cordialement
    Patrick

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    • Anaelle

      Oui, ça remue en ce moment et je crois que les réseaux sociaux ne nous font pas du bien, ne nous aident pas à traverser la période en conscience et faire des choix justes pour soi.

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  11. Laëtitia J

    Merci pour cet article Anaelle qui traduit tout a fait ce que j’ai ressenti à la présentation du Metaverse. Je n’utilise quasiment plus Facebook et venant tout juste de me mettre à mon compte je suis en pleine réflexion sur l’opportunité de m’y rendre visible ou pas (c’est surtout l’usage du groupe privé qui me plait en vrai).
    En tous cas merci pour ce blog et les newsletters, c’est toujours une délectation de lire tes articles!
    Bonne semaine detox FB!

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    • Anaelle

      Je vois que c’est une interrogation répandue chez les entrepreneur·es débutant·es. Pour la faire courte, je ne pense pas que ce soit indispensable, surtout si c’est lourd pour toi.

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