12 novembre 2021

Distinguer ses valeurs de ses besoins… Pour un meilleur équilibre

Hier avait lieu le premier atelier thématique que j’organisais, celui sur les valeurs. Dans l’après-midi, je me suis aperçue que c’était pas simple pour les participant·es de distinguer leurs valeurs de leurs besoins. Je crois que c’est une confusion qu’on fait souvent dans la vie, et qui crée des zones de frottement, de résistance et de tensions.

Ces deux notions sont assez proches, mais ce ne sont pas des synonymes pour autant :

  • Un besoin, c’est quelque chose de nécessaire pour mon intégrité physique et psychique, pour ma santé et mon bien-être.
  • Une valeur, c’est quelque chose auquel j’attache de l’importance, un principe ou un idéal selon lequel je dirige ma vie. C’est ce qui donne du sens à mon existence.

De fait, il y a des choses qui peuvent à la fois relever du besoin et de la valeur.

L’amour, par exemple, est un besoin vital. Sans amour, un bébé meurt (et oui, il y a des personnes suffisamment jetées pour l’avoir prouvé scientifiquement). Mais il peut aussi être une valeur : au-delà de satisfaire mes besoins de base, l’amour peut être ce qui donne du sens à ma vie et me guider au quotidien.

En revanche, manger ou dormir sont des besoins, pas des valeurs. (Ce qui ne m’empêche pas d’avoir des valeurs associées à ça, comme le plaisir, le goût des bonnes choses, l’apaisement, etc.)

Parfois, un besoin et une valeur entrent en conflit.

Par exemple, si j’ai une très forte valeur de solidarité et que quelqu’un me demande de l’aide alors que je suis épuisée… Ça peut créer une zone de frottement ou de tension.

Dans une situation pareille, j’ai la tentation d’ignorer mon besoin de repos ou de repousser sa satisfaction à plus tard, pour répondre à cette demande qui active ma valeur solidarité.

Quand c’est occasionnel, pas de problème. C’est un effort, mais c’est aussi nourrissant pour moi.

Quand c’est systématique… Well, c’est pas pour rien qu’il y a autant d’épuisement et de burn-outs dans les milieux associatifs, militants, de l’économie sociale et solidaire, etc.

Le craquage, c’est ce qui arrive quand nos valeurs passent systématiquement avant nos besoins. À force de tendre vers l’idéal et de se sacrifier pour plus grand que soi, on en oublie qu’on existe, qu’on a un corps, une psyché, et qu’il faut en prendre soin.

La manipulation par les valeurs est fréquente dans les milieux empreints de « bons sentiments » : on joue sur la culpabilité pour demander toujours plus aux personnes. Et quand les personnes en question n’arrivent pas à poser des limites claires et prioriser leurs besoins, tôt ou tard elles finissent par craquer.

Peu importe que ce levier soit utilisé consciemment ou inconsciemment : les dégâts sont les mêmes. Ça me rend triste et en colère de voir autant de personnes brisées, vidées, dégoûtées par ça. C’est un gigantesque gâchis, une débauche de souffrance qui pourrait être évitée en mettant plus de conscience sur tout ça. 

J’espère que ce message t’amène un peu de clarté là-dessus, et t’aidera à prioriser tes besoins. Tu es la première brique de tout ce que tu construis : prendre soin de toi, c’est prendre soin de tout ce que tu vas créer ou co-créer

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4 Commentaires
  1. Xavier

    Merci pour cet article fort intéressant et qui aide a éclaircir et priorisé nos choix personnels.

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  2. Marianne

    wow comme toujours à la lecture de tes articles je suis scotchée, ça me parle à chaque fois et qu’eeeeest ce que c’est pertinent ! Tu crées vraiment du contenu qui fait du bien ! Et sans emprunter un ton culpabilisant !
    Effectivement, je suis tout à fait dans cette position en ce moment : je n’ai plus du tout envie de m’engager, de prendre des responsabilités, parce que j’en ai trop fait et que je m’en suis dégoûtée. Résultat, ce sont des projets qui ralentissent (un petit peu, le monde continue à tourner tout de même)…
    C’est dommage d’en arriver là, pour tout le monde !
    Je n’ai jamais pris le temps de faire la liste de mes besoins et de mes valeurs, ça m’a l’air d’être un bon exercice 🙂
    Merci

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  3. Jenny

    Ah très intéressant. Dans mon ancienne boîte on a fait un boulot sur les valeurs mais je crois qu’il y avait des besoins dedans finalement.
    J’avais mis la convivialité mais finalement c’était sans doute plus un besoin qu’une valeur puisque je ne supportais plus la solitude du poste à m’en rendre malade.
    Du coup, je vais recreuser tout ça en reprenant mes supports de la formation Slow business car je ne faisais peut-être pas si bien la différence entre les deux.
    Le bisou

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    • Anaelle

      Oui, la frontière est fine. A priori la convivialité me semble plutôt appartenir aux valeurs, mais il peut y avoir en lien un besoin d’appartenance ou de reconnaissance qui n’est pas nourri et passe par du lien, des échanges…

      Réponse
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