3 mars 2022

Stopper les réseaux sociaux a calmé mon syndrome FOMO

Lorsque j’ai décidé de m’éloigner de Facebook & co, l’une de mes plus grandes inquiétudes était de rater quelque chose. Comment allais-je être au courant des prochains évènements, propositions, offres, nouvelles de mon réseau, actualités… Si je quittais les réseaux sociaux ? Allais-je être exclue, isolée, larguée sur tout ? Cette angoisse qui (s’activait en moi porte un nom : le syndrome FOMO, de l’anglais fear of missing out. La peur de rater quelque chose. Ça te parle ?

C’est Dan Herman, un expert en marketing qui a prononcé cette expression pour la première fois en 1996. Et l’a théorisé en 2000 à des fins… Marketing, évidemment. Les réseaux sociaux adooorent notre anxiété de ratage, c’est une alliée de choix pour retenir notre attention. Et si nous en sommes tous·tes plus ou moins victimes (par le passé, avoir la bonne info au bon moment était une question de survie), les personnes qui regardent constamment leur smartphone ou les infos y sont particulièrement exposé·es.

J’ai donc entamé ma déconnexion avec autant de trouille que de curiosité. Et contre toute attente, je me suis aperçue que réduire les réseaux sociaux n’aggravait pas mon syndrome FOMO : ça lui a même détendu le slip. Dans ce billet, je vais te parler des bienfaits que j’en retire, au niveau relationnel et mental.

De la peur de rater quelque chose… à la joie d’être présente

Pour m’aider à réduire drastiquement mon usage des réseaux, j’ai installé une extension qui masque tous les fils d’actualité : Facebook mais aussi LinkedIn, Twitter, Instagram, YouTube…

Et c’est radical : plus aucune « nouvelle » ne peut m’arriver par ce biais. Si j ‘ai une info, c’est que je suis allée la chercher moi-même ou que quelqu’un m’en a parlé.

Du coup, est-ce que je rate des opportunités, des conversations, des infos ? Plein.

Est-ce que j’ai perdu de vue une bonne part de mon réseau en ligne ? En effet.

Est-ce que j’en souffre ? Absolument pas.

En m’éloignant des réseaux sociaux, je craignais de me sentir seule et abandonnée. Pourtant, à ma grande surprise, ce n’est pas ce qui s’est passé.

En fait, j’ai la sensation d’avoir gagné au change. Pourquoi ? Parce que le temps consacré à des relations superficielles (au sens de « lointaines » et « peu approfondies »), je l’ai libéré pour me consacrer à certaines. J’ai fait plus de rencontres dans mon village. Je me suis rapprochée de certain·es ami·es, avec qui on prend le réflexe de s’appeler, plutôt que de se liker par publications interposées.

Et côté entreprise, c’est pareil. Je suis plus investie dans ma newsletter et mes accompagnements. Mes client·es ainsi que les personnes qui me suivent sont plus engagées. Et effet inattendu : mes ventes ont augmenté.

Finalement, cette peur de « rater des occasions sociales » s’est transformée en joie de connecter plus profondément, d’une façon qui me correspond beaucoup mieux. Honnêtement, j’ai même encore un sentiment de trop, parfois. Mais ça évolue dans un sens que je savoure.

Syndrome FOMO : l’éternel problème du choix…

En coupant les réseaux sociaux, je me suis aperçue que c’est bien leur utilisation qui excite mon syndrome FOMO, en me présentant sans cesse beaucoup trop de possibilités.

On considère souvent qu’avoir le choix est quelque chose de positif, et je suis bien d’accord… À condition, justement, d’arriver à choisir.

Or les réseaux sociaux encouragent notre aversion pour le choix, en nous maintenant dans l’illusion qu’on peut tout avoir, tout savoir, tout garder. Pourquoi choisir les relations essentielles pour moi aujourd’hui, quand je peux être connectée au monde entier ? Pourquoi choisir les informations que je fais rentrer dans ma tête, quand je peux scroller un fil d’actualités ?

À plein d’endroits, ces outils nous encouragent à être dans le non-choix. Nos relations s’empilent, s’accumulent, sans jamais se terminer : le fil est toujours maintenu « au cas où ». Après tout, pourquoi se déconnecter ? Ça ne coûte rien de rester ami·es sur Facebook…

Et pourtant, je me demande de plus en plus : est-ce que c’est vrai ? Est-ce que ces relations qu’on maintient par des artifices numériques sont vraiment sans conséquences pour nous ? J’ai plutôt l’impression que cette surenchère de connexions se fait au détriment de nos relations actuelles et de proximité… Bien sûr, il n’y a pas de dogme à suivre en la matière. J’ai juste envie de t’inviter à t’interroger, pour placer le curseur là où c’est juste pour toi.

À lire aussi : Accepter la fin des choses

Tu n’as pas besoin de Facebook pour te tenir informé·e

Parlons informations, maintenant. Lorsque j’ai demandé aux entrepreneur·es qui souhaitent se déconnecter leurs interrogations, quelqu’un ma demandé : « Comment rester informé·e sans les réseaux sociaux ? ».

Sur le moment, je le confesse, mon syndrome FOMO et moi on a paniqué.

Et puis… Dès les premiers jours off, je me suis aperçue que ce n’était même pas un sujet. Si tu veux connaître les actualités, tu achètes un journal, tu allumes la radio ou la télé, tu vas sur le site d’un média. Si tu veux suivre une entreprise, tu t’abonnes à sa newsletter. Si tu veux approfondir des sujets, tu lis des livres, tu regardes des documentaires… Bref, tu as UN MILLION de façons de te tenir informé·e. Mais ça te demande plus d’efforts, c’est vrai.

Et tu sais quoi ? C’est une bonne nouvelle.

Parce que comme ça, tu es obligé·e de choisir à quoi tu dédies ton temps, ton énergie, ton attention.

Les réseaux sociaux surchargent ton cerveau

Nous ne sommes pas dans une société qui manque d’informations, loin de là. En réalité, notre souci réside beaucoup plus dans l’excès que dans le manque. Via les technologies de l’information et de la communication, nous produisons chaque jour une quantité délirante de données. Et le cerveau humain ne peut pas suivre un rythme aussi effréné. Il ne peut pas traiter autant d’infos.

Donc quand tu scrolles ne serait-ce que 30 minutes (sur Facebook ou sur Le Monde, peu importe), tu arrives très vite à un état de surcharge informationnelle. Une sorte d’indigestion du bulbe. En toute logique, tu devrais arrêter de manger. Et pourtant tu continues. Pourquoi tu continues ? Parce que c’est addictif, c’est fait pour l’être. Parce que ça vient exciter le syndrome FOMO qui te crée de l’agitation et de l’angoisse… Que tu essaies de calmer en scrollant davantage. Et voilà pour le cercle vicieux.

Activer la fonction « pyrolyse »

Quand j’ai arrêté les actus Facebook, j’ai eu peur d’être moins informée. En réalité, cesser de consulter tout ces posts a créé du silence, du focus et de la clarté. C’est comme si je m’étais débarrassée d’un bruit de fond, du genre qu’on entend même plus tellement c’est là depuis longtemps, mais qui soulage vachement quand ça s’arrête.

Sans ce brouhaha qui l’assaillait en permanence, mon cerveau a trouvé la fonction « pyrolyse » et l’a activée. Ce qui s’agitait en surface s’est calmé : les informations inutiles, les pensées qui tournent en boucle… Pour ne garder que les plus importantes, et faire de la place à ce qui veut émerger.

Assez rapidement, j’ai senti que j’avais les idées plus claires, que j’étais plus concentrée. J’ai connu un vrai boom de créativité. Et une créativité qui part de mes profondeurs – pas d’un truc vu la veille et que je veux imiter.

Bref, en faisait rentrer beaucoup moins d’infos dans ma tête, j’ai eu plus d’espace pour trier, intégrer, digérer, choisir.

Et devine quoi ? Je ne fais pas moins de choses qu’avant. Il n’y a pas de trou dans ma vie. Pas même de manque à gagner pour mon entreprise. Même sans les réseaux sociaux, la vie me présente toujours bien plus d’opportunités que je n’ai de temps à leur consacrer. (Ce qui est toujours aussi frustrant, mais je développerais le sujet du choix une autre fois.)

Bref, après 1 an sans Instagram et 4 mois sans voir mon fil Facebook, je constate une chose : le syndrome FOMO est beaucoup plus actif lorsque je suis très connectée que lorsque je ne le suis pas. Et plus je “rate” ce qu’il se passe ou dit en ligne… Moins j’ai peur de le rater.

💬 Et toi, connais-tu ce syndrome ? Comment gères-tu toutes ces connexions et toutes ces informations ?


Tu es entrepreneur·e ? Libère toi du syndrome FOMO

Le syndrome FOMO fait des dégâts chez les entrepreneur·es aussi : combien d’entre nous se forcent à y être par peur de rater une opportunité… ?

Et si je te disais que les réseaux sociaux n’ont rien d’un passage obligé ? Que tu peux développer une activité prospère sans Facebook ni Instagram ni RIEN ? Que c’est une question de CHOIX et de FOCUS sur les canaux de communication qui te font kiffer ?

Si te réapproprier ta communication te démange, mais que tu ne sais pas comment t’y prendre pour trouver des client·es sans Mark & co… J’ai une bonne nouvelle pour toi. J’ai créé la seule formation en français pour se développer SANS les réseaux sociaux.

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3 Commentaires
  1. Maud

    Je viens d’enchaîner 3 articles en découvrant ton compte! Quelle joie de se sentir moins seule dans ce monde où tout doit absolument être relayé par un influenceur quelconque !!! Merci pour ces mots !!!
    Voilà 7ans que je n’ai plus Facebook !! J’en suis fort aise comme dirait la fontaine !!
    Je conserve Instagram et LinkedIn mais à des fins moins addictives.
    Merci pour tout!!!

    Réponse
  2. Laurie

    Bonjour Anaëlle,
    Je ne connaissais pas ce syndrome, ou du moins, seulement de nom. J’en apprends toujours beaucoup grâce à tes articles pertinents et détaillés. Depuis que j’ai lu celui concernant ta prise de distance avec facebook pendant 1 semaine, ma tête cogite sans arrêt. Et si la solution était de tout arrêter ? D’être coupé de cet univers que je trouve néfaste ? De se « reconnecter » à la réalité ?
    Je suis impressionnée que tu ne sois pas allée sur instagram depuis 1 an et facebook depuis 4 mois. C’est pourtant très difficile. J’ai supprimé l’appli facebook mais ai dû la remettre car il y a toujours un petit truc qui fait que j’en ai encore besoin. En ce qui concerne instagram, j’ai tout enlevé, mais chaque jour sur l’ordinateur, j’y passe au moins 2 minutes.
    Mais je suis sur la bonne voie !
    Merci pour ce partage !

    Réponse
  3. Sophie LJ

    Merci Anaelle pour cet article. Ça m’a permis de voir le nombre de comptes auxquels j étais abonnée sur Insta et qui n’étaient pas nourrissants pour moi. Je n’ai pas envie d’en partir mais je suis allée faire du tri et je suis passée d environ 300 à 100 comptes suivis. Mon feed ne me montre plus grand chose et c’est très bien comme ça !

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